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Archive pour juillet 2007

Evenos (Var) – conférence du 10 février 2007 (Henri RIBOT)

Mardi 17 juillet 2007

EVENOS – 2000 SIECLES D’OCCUPATION HUMAINE 

 

La commune d’Evenos couvre 4195 hectares et compte 1570 habitants. 

 

Le village s’est constitué autour d’un castmm médiéval érigé au XIIe siècle sur un socle basaltique. 

 

La partie septentrionale de la commune est formée par un ensemble de plateaux calcaires s’élevant en moyenne à 400 mètres. 

 

A l’ouest une arête basaltique. issue d’une coulée tertiaire sépare Evenos du Beausset. Le Rocher de l’Aigue (Barre des Aiguiers) y culmine à 602 m. 

 

Le sud du territoire communal est formé à l’ouest. les contreforts nord du Gros-Cerveau qui culmine à 483 m, et à l’est par ceux dll Mont-Caume (804 m) et du Croupatier (540 m). 

 

A l’est de la coulée basaltique, le torrent du Destel a dégagé deux hautes plaines (Orves et le Broussan), puis creusé des gorges encaissées avant de rejoindre
La Reppe qui arrose le sud de la plaine du Beausset. 

 

Le castro Evene est mentionné en 1148, puis en 1150 sous la forme Evena dans le Cartulaire de Saint- Victor, Ebro n’apparaît qu’au XIXème siècle sous l’impulsion de F. Mistral.

Paléolithique et Mésolithique 

 

Deux habitats sont reconnus, deux autres sont possibles, un dans la grotte de l’Homme Fer, l’autre dans
la Brèche du Cimaï où des traces de foyer ont été remarquées à proximité des restes d’un ours « ursus telonensis », bien que ce site n’est livré aucun matériel lithique. 

 

Une fréquentation, sans doute liée à la chasse, se trouve près du Broussan 1. 

 

Un atelier de taille, près des grès de Sainte-Anne, a fourni une industrie du Paléolithique Inférieur, nommée par H. de Lumley « Evenosien ».

Néolithique: 

 

L’occupation devient plus intense, ou tout simplement a laissé plus de traces. 

 

La vallée du Destel comporte huit habitats (cinq près de la source St-Martin et trois à St-Estève), quatre fréquentations et trois ossuaires. 

 

Dans la plaine de Sainte-Anne, un habitat et quatre fréquentations liées à la chasse, la zone étant surement marécageuse à l’époque2. 

 

Dans le quartier des Tassys, deux fréquentations3. 

 

Dans les Grès de Sainte-Anne, un habitat et l’atelier de taille qui perdure. 

 

Deux habitats sont isolés, celui
la Grotte de l’Homme Fère et celui de
la Guérarde. 

 

Au château d’Evenos un habitat probable et une fréquentation à
la Fontaine du Mûrier, au sud de celui-ci.

Néolithique final : 

 

La vallée du Destel comprend six habitats près de la source St-Martin, deux autre habitats et cinq ossuaires au confluent de
la Reppe et du Destel. 

 

Dans le quartier des Gours, un autre ossuaire est reconnu. 

 

Dans
la Barre du Cimaï, un habitat. 

 

Dans les Grès de Sainte-Anne une fréquentation et toujours l’atelier de taille. 

 

Un autre atelier de taille prend naissance sur le Rocher de l’Algue. 

 

Un habitat dans le quartier de l’Hauberte et une fréquentation à
la Coutillate. 

 

Au château d’Evenos, l’habitat perdure ainsi que la fréquentation de
la Fontaine du Mûrier. 

Origine du nom : 

 

Le castro Evene  est mentionné en 1148, puis en 1150 sous la formeEvena dans le Cartulaire de Saint-Victor : B. Guérard, 1857, t. 1, p. 538, n°541), 

 

Evene / Evenc sont les formes attestées au XIIe s. (Gallia Christiana Novissima, Marseille, n°146, c. 68, Toulon, n°104, c. 65 : J.- H. Albanès, U. Chevallier, 1911). 

 

Selon Ch. Rostaing (1950, p. 32-33), le toponyme dériverait de la racine *AB- dont le sens serait oronymique. 

Age du Bronze 

 

Dans la vallée du Destel, sept habitats près de la source St-Martin et six habitats, quatre ossuaires et trois fréquentations au confluent de
la Reppe et du Destel. 

 

Dans la quartier de
la Vignasse, deux ossuaires . 

 

Dans le quartier des Gours, un ossuaire. 

 

Un autre ossuaire dans le quartier de l’Hauberte. 

 

Au Grès de Sainte-Anne, l’atelier de taille cesse de fonctionner pour laisser la place à un habitat ; 

 

la fréquentation du Mamelon Georgeot perdure. 

 

Au rocher de l’Aïgue, l’atelier continue de fonctionner. 

 

L’habitat du château et la fréquentation de
la Fontaine du Mûrier se poursuivent.

 

Peintures schématiques 

 

Deux secteurs seulement sont concernés par celles-ci: 

 

le confluent de
la Reppe et du Destel avec la grotte Monier et celle de
la Béate; 

 

les Grès de Sainte-Anne avec l’Abri de
la Toulousane et le Mamelon Georgeot (aujourd’hui détruit par l’avancée d’une carrière). 

 

Elles sont datées du Néolithique final et de l’Age du Bronze. 

 

Age du Fer: 

 

Deux oppida se partagent le territoire :  celui de St-Estève et celui du château d’Evenos, 

 

un troisième, quoique douteux reste possible à l’Estrèche. 

 

Deux habitats continuent de fonctionner près de la source St-Martin, ainsi qu’une fréquentation et une bergèrie. 

 

L’occupation du confluent du Destel et de
la Reppe se résume, à part l’oppidum de St-Estève, à deux fréquentations, sans doute liées à celui-ci. 

 

La fontaine du Mûrier continue à fournir l’eau aux habitants de l’oppidum du château d’Evenos. 

 

Un habitat apparaît aux Tassys. 

Le Val d’Aren connait deux fréquentations. 

Dans la barre du Cimaï, un dépôt ou une cachette. 

Plus au nord, dans le secteur de Coutillate trois habitats sur un rayon de 300m, un autre à
la Piosine, et enfin complètement isolé un dernier habitat à
la Guérarde. 

 

Le seul ossuaire recensé se trouve à l’Hauberte. Deux carrières de meules, une au Rocher de l’Aïgue et l’autre à Pipaudon. 

 

Epoque romaine (-1er / IVème s.)

Six ville et quinze habitats ruraux se concentrent dans la partie sud de la commune, sous le vallon de la Bérenguière, alors que douze habitats ruraux se trouvent dans la partie nord, un se trouvant même isolé aux Cloutés. 

Les deux carrières de meules, celle du Rocher de l’Aïgue et celle de Pipaudon perdurent.

Quatre nécropoles et quatre fréquentations sont repérées.

On dénote sur sept sites la présence de pressoirs liés à la culture oléicole.

Antiquité tardive (Vème / VlIIème s.) : 

 

Les vil!te et les habitats ruraux disparaissent, 

 

seul l’oppidum de St-Estève est réoccupé. 

 

Trois fréquentations près de la source St-Martin dans le Destel, une à
la Fontaine du Mûrier. 

 

Une seule tombe à l’Aven de la Baïse.

Moyen-Age : 

 

Deux castra sont construits à cette époque, 

 

le premier à l’emplacement du village actuel, Le castro Evene  est mentionné en 1148, puis en 1150 sous la formeEvena dans le Cartulaire de Saint-Victor : B. Guérard, 1857, t. 1, p. 538, n°541), Ebro XIXème s., 

 

le second à Orves sur un piton au nord de la commune. 

 

Trois habitats sont repérés dans la partie nord, et un seul habitat et trois fréquentations dans la partie sud. 

 

Les monuments religieux se développent surtout dans le sud, avec quatre sites alors que nous n’en avons qu’un au nord. 

 

L’industrie du cuivre (7 fours) se développe avec l’expansion du domaine de
la Chartreuse de Montrieux dans le nord 

 

(rappel, en limite : le four de verrier de Planiers).

Epoque moderne: 

 

L’élevage ovin prédomine, nous dénombrons douze bergeries. 

 

Une exploitation vinicole aux Pères. 

 

Un moulin à eau, à turbine horizontale fonctionne à
la Foux de Ste-Anne. 

 

Deux chapelles sont construite dans le hameau de Ste-Anne et celui du Broussan. 

 

Six oratoires et une inscription religieuse. 

 

Un poste de garde avec une inscription (PESTO 1720) est bâti au confluent de
la Reppe et du Destel lors de l’épidémie de peste de 1721. 

Epoque contemporaine: 

 

Le commerce de l’huile de cade semble être la principale industrie du début du XXème siècle, elle succède sûrement à celle de la poix. On dénombre en effet, 39 fours à cade, la majorité d’entre eux se trouvent dans la partie nord de la commune. 

 

Sept bergeries continuent à être exploitées, alors que quatre nouvelles sont bâties. Deux nouveaux moulins à eau. 

 

Trois fours à chaux dans le secteur ouest de la commune. 

 

Huit oratoires sont construits.

Saint-Julien – le – Montanier (Var) : un parcellaire romain

Mardi 17 juillet 2007

cadastreantique.jpg

La carte I.G.N. au 1/25000ème de Saint-Julien montre qu’il existe encore dans le paysage communal des traces de cadastres antiques fondés sur un module carré de 710 m de côté se prolongeant sur les communes voisines. L’un de ces cadastre, orienté au N- 20°E, est centré sur la hauteur de Saint-Julien, l’autre, orienté au N-22°O, probablement centré sur la hauteur de Saint-Julien, correspond à une organisation spatiale tenant compte de l’existence d’un noyau habité à Saint-Pierre.

 

Taradeau (Var) fouilles du castrum médiéval 1977

Mardi 17 juillet 2007

Extrait des Annales de la Société des Sciences Naturelles et d’Archéologie de Toulon et du Var — 1977

Sondages  Archéologiques au lieu-dit « La   Tour »

Commune de TARADEAU   (Var) (Année 1977) Par HENRI  RIBOT, Correspondant de  la Direction des Antiquités historiques de Côte d’Azur 

Taradeau 1977 planche 1a Planche 1a La tour et la chapelle

NOTICE  HISTORIQUE 

La vallée permienne s’ouvrant entre les  massifs cristallins des Maures et le rebord des plateaux calcaires de Provence constitue une dépression propice à l’agriculture et une voie naturelle reliant Fréjus à Aix. La vallée de la Florieye, dont Taradeau tient la clef,permet, avec ses nombreux vallons, la pénétration vers l’arrière-pays et fait de cette zone un carrefour.  Les hommes ont de tout temps laissé leur empreinte sur cette terre très riche : pointes de flèches, éclats de rhyolite, haches de pierre polie, objets en bronze, monnaies massaliètes, fibules, occu­pation d’oppida à l’âge du fer, vestiges gallo-romains nombreux  et dispersés. Lors du creusement d’une fosse près de la chapelle de SAINT-MARTIN, deux nécropoles furent mises au jour, l’une gallo-romaine, l’autre mérovingienne. Il est difficile de définir l’époque durant laquelle apparaît pour la première fois la mention de TARADEAU dans l’histoire. En 1020 et 1131, une charte et un acte mentionnent des témoins por­tant ce nom, mais il faut attendre 1143, pour qu’une bulle du Pape cite l’église de Saint-Martin de Taradul et la paroisse de son castrum qui dépendent toutes deux de l’abbaye de Saint-André-lès-Avignon. A partir de cette date, le terroir est divisé entre divers coseigneurs tant laïcs qu’ecclésiastiques. Lé Comte de Provence y perçoit des droits et y compte des hommes, tandis que la communauté doit lui fournir pour la caval­cade un chevalier avec un cheval désarmé (1252). En 1316 Ta radeau est affouagé pour 55 feux de queste, mais se trouve classé parmi les lieux inhabités lors de l’affouagement de 1400. Cette dépopulation fait suite aux ravages des guerres civiles de la fin du XIV1‘ siècle au cours desquelles le village eut à subir les assauts des troupes de Raymond de Turenne. Les survivants se réfugièrent dans les communes voisines, celle des Arcs en particulier. 

ETUDE DU CASTRUM ET DE SA DEFENSE

(Planche 1 a) 

1.  — Le castrum occupe le sommet d’une colline peu élevée située  en  contrebas  et au sud  de   l’oppidum  du  Fort.   L’enceinte épouse  les contours de  la colline et ferme  une ellipse  irrégulière dont le plus grand axe est orienté d’Est en Ouest.  Une ancienne voie longe le flanc nord du castrum ; elle relie par les sommets la ville de  LORGUES à celle des ARCS.   La  partie orientale de  l’en­semble, étroite et élevée, a été fortifiée indépendamment du reste. La partie occidentale, plus basse, plus large et plus accessible, com­porte des aménagements urbains dont le plan nous échappe. Nous supposons cependant que l’implantation de l’habitat doit suivre les courbes de niveau. Le castrum est protégé à l’est et au sud par des falaises.  En  revanche,   les côtés nord  et ouest dépourvus de toute protection naturelle demandaient la mise en place d’ouvrages défensifs complexes. 

2.  — Les enceintes : elles sont au moins au nombre de trois. Celle de la partie haute enserre une étroite plate-forme qui porte une tour à bossages, une chapelle romane, l’ancien cimetière communal   (XVIII » siècle) et un édifice dont l’utilisation nous est inconnue. Cette plate-forme sert d’assise à un rempart dont l’épais­seur varie de   1   mètre à   1,20 mètre,  en bel  appareil  composé de moellons   parallélépipédiques   liés   au   mortier  de   chaux.   L’érosion progressive du banc de grès et le percement de nouvelles voies d’ac­cès à la chapelle ont entraîné la disparition quasi-totale de cette enceinte.  Cette  partie du  castrum  a  également  livré   les vestiges d’une  deuxième  enceinte vraisemblablement contemporaine de   la première.  Elle commandait un col que franchissait l’ancienne voie de Lorgues aux Arcs. Une crapaudine et une salle voûtée lui sont rattachées. Il est probable que nous sommes en présence de la mu­raille  d’une  basse-cour.   Durant   la  dernière  période  d’occupation, l’agglomération, qui s’étendait sur le versant occidental et formait la partie basse, s’enferme dans les murs de la troisième enceinte, actuellement longée par la route conduisant de TARADEAU à DRAGUIGNAN.  Bâtie plus tardivement que  les autres, elle n’en offre pas la même régularité d’appareil. Des parpaings provenant du dé­mantèlement d’une partie de l’habitat antérieur furent utilisés lors de son édification. La mise au point d’un plan d’ensemble permet­tra de saisir les articulations existant entre ces différentes encein­tes. 3.  — Les accès  : En son état final, l’agglomération possédait deux grands axes de pénétration   :   l’ancienne voie en provenance des Arcs qui  l’atteignait par l’est et celle qui, de Lorgues par la Florieye, longeait les remparts au nord. 

LE SONDAGE I : 1.  — Situation   :  Au  nord  du  nouveau  cimetière,  de   l’autre côté de la route, les bulldozers avaient entamé il y a quelques an troupes de Raymond de Turenne. Les survivants se réfugièrent dans les communes voisines, celle des Arcs en particulier. LE SONDAGE I : 

1.  — Situation   :  Au  nord  du  nouveau  cimetière,  de   l’autre côté de la route, les bulldozers avaient entamé il y a quelques années une restanque. Dans la tranche de terrain ainsi mise au jour, nous avons découvert des traces significatives d’habitat médiéval. La fouille débuta à la fin du mois de janvier 1977. La proximité de la route et notre travail épisodique (une à deux journées par mois) nous incitèrent à ne pas donner à ce sondage une importance trop grande. Le carroyage souple que nous avions adopté pouvait s’enle­ver aisément. 2. — Résultats : Malgré le peu de surface prospectée et l’ar­rêt momentané de la fouille, nous pouvons provisoirement conclure que, lors de la période d’occupation du castrum, un petit bâtiment s’élevait à l’emplacement du sondage. Son existence est prouvée par la présence de murs et de nombreux fragments de céramique commune ou d’importation. Il est difficile, avec très peu de données, de connaître quelle en était l’utilisation ; s’agissait-il d’un bâtiment servant à l’exploitation des terres ou bien d’un peint d’appui exté­rieur pour la défense du village ? Ultérieurement, l’édifice fut aban­donné en même temps que le castrum, un remblai le recouvrit, qui servit à asseoir une restanque. 

LE SONDAGE II : 1.  — Situation : Le sondage est implanté sur les ruines d’une case effondrée dont la position en avant des défenses avait motivé le choix.  Etait-ce un poste avancé des fortifications  du castrum ? La fouille est encore muette sur ce point. 2.  — Les résultats : La fouille n’a pu être menée à son terme que sur quelques mètres carrés. Des conclusions peuvent cependant être dégagées. 

Les murs présentent des traces très nettes de remaniement. L’ancienne construction devait être une grande salle voûtée qui se prolonge bien au-delà des limites du sondage. Entre le sol de cette salle et les murs de la partie remaniée, on observe la présence d’une couche de destruction composée de lits de cendres et de tuiles alternés. L’obturation d’une porte., la construction de murs et les modifications de l’ensemble de la pièce indiquent un deuxième ni­veau d’occupation bien attesté. LE SONDAGE III   :  (Planches  I  a et  II) 

1. — Situation : Dans l’ensemble de la fouille, le sondage III occupe une place privilégiée. Situé dans la partie la plus élevée du site, il est à proximité immédiate d’édifices médiévaux encore de­bout : la tour de bossage et la chapelle romane. Mais ce voisinage pesé pour les vestiges exhumés un problème majeur quant à la com­préhension de l’aménagement de la plate-forme et de l’aggloméra­tion. Dès la première mise en place du sondage, nous avons été frappés par la présence, dans un espace réduit, de traces de murs fortement arasés qui composaient un ensemble architectural dont l’orientation par rapport à la chapelle était aberrante. Cette orien­tation laissait supposer que nous nous trouvions en présence d’au moins deux états de la construction. Quelle était la disposition initiale des lieux avant la fouille ? La plate-forme, relativement large dans sa partie occidentale por­tant le cimetière et la tour, va se rétrécissant vers l’est, au point que son extrémité correspond au seul chevet de la chapelle. Une falaise composée de deux bancs de grès supportait autrefois un rempart dont l’unique vestige est un pan de mur que l’on peut voir au sud de la chapelle. Avec ses 63 mètres carrés, le sondage était important et, très vite, il nous fut nécessaire d’opter pour la fouille complète d’un secteur NIA incluant l’espace compris entre les murs dont l’arase­ment apparaissait en surface. 2. — Les résultats : 

A. — L’évolution des structures :   Le   bâtiment   primitif   avait   approximativement   la   forme d’un parallélogramme rectangle. Trois de ses murs ont été mis au jour (murs 1, 2 et 5 de la planche n » 1). Le mur 1  présente un bel appareil régulier composé de moellons parallélépipédiques jointes avec un mortier de chaux gris blanc. Il est formé d’un double pare ment et d’un blocage interne de mortier et de cailloux mêlés.  Le rocher, qui, nivelé, donne le sol de la case, sert également d’assise au mur. Dans sa partie nord, le mur 1 devait autrefois s’appuyer au rempart, mais ce dernier a disparu, entraîné par son propre poids dans la pente. Il n’en reste que quelques pierres d’assise. Au sud., les murs 1  et 2 sont étroitement imbriqués. Le mur 2 a été dégagé sur une  longueur de  trois mètres,  mais  il   est certainement beaucoup plus long. Dans l’édifice primitif, il était parallèle au rempart et à la falaise  (mur 5) et perpendiculaire au mur 1. Un seuil large d’un mètre quarante s’ouvre dans sa partie sud-est ; la première marche de l’escalier a été taillée dans l’épaisseur du parement interne. Ce mur ne se distingue du mur  1   que par l’absence de blocage entre les deux parents.  Composé de quatre  marches dont deux  taillées dans  le  rocher du substrat,  l’escalier donne accès au  sol  primitif ‘surface 6) ; son état de conservation est très mauvais, et il est bien malaisé aujourd’hui de reconnaître sa structure initiale. La décou­verte du mur 5, fondé sur la falaise nord, a confirmé l’existence d’un rempart parallèle au mur 2. Son épaisseur était d’un mètre, mais il n’en reste que peu de traces, aussi faudra-t-il attendre une fouille future pour l’observer sur une plus grande longueur. Ce mur était percé d’un drain permettant l’évacuation des eaux de ruissellement que le grès, imperméable, a tendance à retenir. Une voûte couvrait le tout ; elle devait être parallèle aux murs nord et sud sur lesquels elle s’appuyait. Sur cette voûte reposait une toiture de tuiles rondes. 

  Un seul  niveau  archéologique ayant été  trouvé en  place, nous ne pouvons préciser actuellement quelle a été la date d’édifi­cation de ce  bâtiment ;  cependant,  sa  position  par  rapport à  la chapelle romane laisse supposer qu’il peut lui être antérieur. La dé couverte d’un important matériel du XIVL‘ siècle prouve une occu­pation durant la dernière période de fonctionnement du castrum. Les travaux à venir devront s’attacher à établir la relation qui a existé entre la chapelle et cet édifice en sondant l’espace compris entre les carrés Dl à FI et D2 à F2 (planche 1).    Les murs d’une écurie des XVIII’   et XIX » siècle ont été reconnus/’;   il s’agit des murs  1   et 2 déjà décrits, mais rétrécis de 50 cm en épaisseur, et des murs de refend 3 et 3a, ainsi que du mur 4. Le mur 3a pourrait n’être que le support d’une mangeoire. Les murs rajoutés à cette époque présentent de nombreuses simili­tudes : ils s’appuient sur l’éboulis dû à la destruction du bâtiment médiéval. Leur appareil n’offre pas la belle régularité de celui des murs antérieurs car le choix des moellons semble laissé au hasard et le mortier est loin d’être économisé.   A une époque plus récente, avant 1914, cette écurie dis­paraît.   Son  emplacement  est   nivelé  et  tout  ce  qui   présente  des creux est comblé avec de la terre rapportée du cimetière que l’on agrandit ou réorganise. 6. — Conclusion : 

Ce sondage mérite toute notre attention. Une petite partie a été dégagée et de nombreuses questions restent sans réponse. L’avenir nous dira quelle était l’utilité de cet édifice dont la présen­ce dans la partie haute du castrum, à proximité de la tour et de la chapelle, n’est pas sans évoquer une demeure seigneuriale. LE SONDAGE IV : 

1.  — Situation et description du sondage : Installé dans la partie basse du castrum, ce sondage de 56 mè­tres carrés s’appuis contre un mur de case encore bien conservé en élévation. Après débroussaillement, la surface se présentait sous l’aspect d’un éboulis de pierres. Le mur nord a été mis au jour dans sa partie orientale. Il est monté avec des moellons liés à la chaux et présente un fort rema­niement. Dans le mur sud, un escalier large de 1,05 mètres, per­mettait d’accéder à la partie basse de la case. La couche 2 ayant été incomplètement dégagée, le bas de l’escalier se trouve encore enterré. La porte donnant sur l’escalier a été murée probablement à l’époque du remaniement du mur nord. 2.  — Résultats : La case qui fait l’objet des recherches dans le sondage IV est intéressante à plus d’un titre. Malgré le peu de surface mise au jour, nous pouvons affirmer que des transformations importantes ont affecté  une  partie au  moins de  l’agglomération. 

Des traces de réaménagement de l’espace sont apparues au niveau des seuils les plus anciens. Peut-être sommes-nous devant une réoc­cupation du site, plus intensive que celle qui précédait. L’an prochain,  une extension des  travaux permettra, du  moins  nous  l’es­pérons, de confirmer ces suppositions. LE SONDAGE V : 1.  — Situation et but de la fouille  : Les éboulis du  rempart ceinturant  le castrum  s’interrompent sans  explication  en  bordure de l’ancien chemin venant de  la Florieye.  De ce fait apparaît au nord-ouest du village un espace vide de toute ruine. Etait ce un pas­sage ? est-ce dû à la présence d’un four à chaux creusé tout près de là ? Dans le cadre de la première hypothèse, la découverte d’un ouvrage défensif protégeant  le passage était plausible,  surtout si l’on tenait compte de la miss au jour de deux éboulis orientés nord-sud pour l’un et est-ouest pour l’autre. C’est à leur jonction que fut placé le sondage V. 

2.  — Les murs  : La fouille fit apparaître deux murs sous les éboulis. Le premier, monté avec des moellons de moyenne dimen­sion et de gros blocs de grès, reposait sur le rocher et suivait la pente naturelle du terrain. Les moellors n’étaient liés à la chaux et vrai­ment bien appareillés que sur une portion du mur. vestige probable d’un premier état. Le.deuxième mur était moins bien conservé que le précédent et résultait, semblait-il, de l’existence de deux périodes bien distinctes de la vie du castrum. Tout d’abord, le mur qui était assis sur le rocher entaillé possédait trois marches qui rattrapaient le niveau  initial.  Dans un second temps, ces marches furent sur­montées par un mur possédant un drain. 3.  — Résultats : A.  — Première période : Le mur 1  est construit. A l’est, le ro­cher est entaillé peur constituer un sol »; un escalier est édifié. La couche encore en place de cet état est tassée comme si elle avait fait partie d’un sol d’habitat. B.  — Deuxième période : Après un abandon prolongé, on as­siste à une réoccupation. A l’ouest du mur  1   une coulée argileuse s’est constituée tandis que le nettoyage d’une case voisine provo­que un rejet de détritus. A l’est du mur 1, en vue de la construction d’un rempart, l’escalier et le sel du premier état sont noyés dans la masse du blocage. Un drain est ouvert dont l’emploi provoque l’ap­parition d’une couche de sable alluvionnaire peu tassé. La cérami­que du XIV » siècle y est abondante. 

C.  — Questions en suspens : Durant la première époque d’oc­cupation,  le mur  1   a-t-il été un mur maître sur  lequel s’appuyait une case dont nous aurions découvert le sol et un escalier ? Un son­dage ouvert au sud du mur 2 pourrait en apporter la preuve par la mise au jour d’une rue ou d’un seuil. Au cors de la deuxième épo­que, si l’édification d’un mur à la place de l’escalier se situe dans un contexte défensif,  il   reste à démontrer qu’il   faisait partie de l’ensemble chargé de surveiller l’accès supposé du village.  L’expli­cation pourra sans doute nous être fournie par le dégagement des éboulis du mur 2 et par la recherche menée dans une zone située à l’ouest de la jonction des deux murs. CONCLUSION PROVISOIRE APRES UNE ANNEE DE TRAVAUX : La fouille de l’été 1977 a montré que le choix des lieux de sondages avait été judicieux. Les résultats, encore peu nombreux, ont permis de préciser des points de détail et apporté la preuve d’une réoccupation importante durant le XIV siècle. 

Dès à présent, nous sommes assurés que le village primitif du XIIe siècle n’était pas ceinturé de remparts, mais qu’il possédait dans sa partie haute un ouvrage défensif en bel appareil.  Une période de profond dépérissement semble succéder à cette première occupation. L’abandon est quasi total et le castrum tombe en ruines : effondrement en particulier de la case du sondage IV et de la voûte du sondage II. La céramique découverte nous conduit à placer cet abandon entre les années 1200 et 1320, au cours des­quelles les murailles des forteresses provençales et des castra ne sont plus entretenues. Vers le milieu du XIV’ siècle — la date reste à découvrir dans les documents d’archives —, une nouvelle occupation du village a lieu. Les anciens emplacements sont réoccupés et modifiés en hâte : on supprime la case du sondage V lors de la construction d’un rem­part englobant la totalité de l’habitat, certaines cases sont réduites (sondage IV) et les murs sont refaits avec maladresse parfois. Des portes sont murées (sondages II, IV et V). Ceci doit être mis en relation avec la nécessité du moment qui pousse les populations provençales à s’enfermer dans des murs. N’oublions pas que le vil­lage subit vers 1385 un siège dirigé par Raymond de Turenne, et qu’après une défense courageuse que la légende rapporte, le site est détruit. Curieusement la tour à bossages n’est pas touchée, ni la chapelle. RENSEIGNEMENTS COMPLEMENTAIRES : 1.  — Ce rapport a pu être établi grâce à la collaboration de MM. Mouron, Paquet, Ribot et Pasqualini pour le texte et les cro­quis, de M. Bon pour la photographie et de M. Reynier pour la re­cherche de documents d’archives. 2.  — Quelques précisions sur les termes employés  :    « castrum  »   : agglomération  rurale  médiévale  possédant généralement une enceinte fortifiée et se divisant en partie haute et partie basse. Dans certains cas, seule la partie haute est fortifiée (castrum de SAINTE MADELEINE à LA MOLE), dans d’autres le castrum est entièrement ceinturé par une rempart (TARADEAU et SAINT THOME à NEOULES)    « case »  : maison possédant une seule pièce. 

   « fouille » : ensemble des travaux d’exhumation de vesti­ges conduits sur un site archéologique.

   « sondage  »   :  unité autonome de  recherche.  L’ensemble des sondages forme l’essentiel d’une campagne de fouilles.   « sol » : niveau bien délimité sur lequel des traces d’utili­sation sont visibles. 

  « couche »  : dépôt fermé par l’action des agents naturels ou par celle des hommes.   Les couches s’ordonnent théoriquement de bas en haut au fil des âges.

    « surface »  : partie superficielle d’une couche. 

La Môle (Var) Les fouilles du site de Sainte-Magdeleine

Mardi 17 juillet 2007

 (Ribot H. – Les fouilles du castrum médiéval de Sainte-Madeleine de la Môle, dans :   La Chartreuse de la Verne, Trésors dispersés dir. J. Charles-Gaffiot, Mairie de Cogolin 1998, p. 74-78)             Le castrum médiéval de Sainte-Madeleine à la Môle (Var) a fait l’objet d’une importante campagne de fouilles entre 1972 et 1976, la première d’une série de chantiers que nous avons ouverts sur des agglomérations et châteaux médiévaux du Var: le castrum de Taradeau entre 1977 et 1981, le château  et la nécropole d’Ollioules  de 1983 à 1993,  le castrum d’Orves à Evenos en 1987, le parvis et les abords de la collégiale du Vieux-Six-Fours en 1985 et le castrum du vieux Beausset en 1988. Bien que l’exploration ne se soit pas étendue à la totalité du site, il parut très tôt opportun de présenter les résultats des travaux conduits sur la Môle dans la mesure où ces recherch es concernaient une région encore peu étudiées, où elles livrèrent des vestiges architecturaux et céramique nombreux, et où enfin elles ont permis une confrontation entre les résultats et les données textuelles, ainsi qu’une comparaison avec d’autres lieux de la Provence[1]

            Dans le Massif des Maures, la Môle est la seule rivière à posséder une vallée ample et rectiligne. La couverture végétale,  essentiellement composée de chêne-liège et de bruyère, a été profondément modifiée par une érosion intense, les incendies et l’exploitation du sol. Le banc de basalte de Maravieille-Sainte-Madeleine a probablement donné son nom à la Môle, ad Molam au début du Xe s.             Cédée en 1008 par les vicomtes de Marseille à l’Abbaye de Saint-Victor[2], la villa de la Môle se trouva, après bien des vicissitudes, partagée en coseigneurie entre le comte et Guillaume de Néoules, de la famille de Signes, l’une des branches des Marseille[3]; les Chartreux de la Verne en possédant une grande partie mais sans en détenir la haute justice. Cette division de la seigneurie fut la cause de conflits à partir de 1257, lorsque la famille de Fos, qui possédait Bormes, obtint du comte sa part de la Môle avec la seigneurie majeure et la haute justice sur les terres de la Verne[4]

            Du castrum mentionné en 1252 à la Môle, nous ne savons rien Où était-il? Nous n’avons pu le localiser. En 1331, il est fait état d’un burgus, peut-être s’agit-il du premier état de la chapelle Sainte Madeleine. En fait, il fallut attendre une nouvelle division des terres dépendant de la seigneurie de Bormes, après 1345, pour qu’un castrum apparût sur le piton basaltique de Sainte-Madeleine. Cette agglomération connut une existence brève, puisque dès avant 1400, la terre de la Môle était déclarée inhabitée et que son seigneur avait trouvé refuge auprès de son frère, dans le château de Bormes[5]             

Le castrum du XIVe s. comprenait deux parties bien distinctes: - un ensemble fortifié bâti au sommet de la colline de Sainte Madeleine; 

- une agglomération ouverte qui s’étalait sur le versant méridional jusqu’au chemin public de la chartreuse de la Verne à Cogolin.             Seul vestige encore visible de Molam veterem au début des travaux, l’ancienne église paroissiale de Sainte Madeleine a donné son nom à la colline. Elle s’élève à une trentaine de mètres à l’ouest, en contrebas de la partie fortifiée et hors les murs de celle-ci, mais en limite de la partie ouverte. Nous avons avancé en son temps l’hypothèse que cette chapelle aurait pu être l’église paroissiale Saint Julien mentionnée en même temps que le premier castrum au XIIIe s.; cette hypothèse ne tient plus depuis que nous avons fouillé l’édifice dans son intégralité. Il nous semble plus évident de voir dans Sainte-Madeleine une construction plus tardive, probablement du XIVe s., certainement fondée en même temps que le castrum. Quant à l’église Saint-Julien, nous la localisons dans la vallée de la Verne, en face de Sainte Madeleine, dans le quartier de St Julien. 

            Les fouilles et leurs résultats: 

            La disposition de la partie haute fortifiée était conditionnée par l’étroitesse d’une plate-forme d’environ 1700 m². Le système défensif utilisa au mieux le terrain: deux falaises déterminent au nord un plan horizontal  barré par un mur nord-sud. A l’extrémité orientale de ce petit plateau s’élève la chapelle de Saint-Madeleine, en partie bâtie sur une terrasse artificielle.             Au sommet de la dernière falaise, haute parfois de dix mètres, se dressait le mur d’enceinte. Un fossé et un avant-mur, reconnus dans deux sondages, entouraient la base de l’habitat fortifié. Dans ce dernier, une trentaine de maisons comportant rarement plus d’une pièce se répartissaient de part et d’autre d’une rue large de deux mètres, quelques-unes s’appuyant contre l’enceinte dont l’épaisseur variait de deux à trois mètres. L’accès se devine à l’est, non loin de la chapelle, au sud du sondage IV. L’effondrement de la falaise méridionale, dû à une carrière ouverte au cours du XIXe s., a fait disparaître une partie des vestiges. Créé à la fin de la première moitié du XIVe s., l’ensemble présentait une homogénéité que l’étude du matériel recueilli a confirmée. 

            Nous ne sommes pas en mesure de reconnaître l’extension de l’agglomération ouverte. Le sondage VI a montré qu’elle a fonctionné dans la seconde moitié du XIVe s. au moins. Elle devait se composer d’assez vastes demeures (40 à 70 m² contre 20 à 25 m² pour la partie haute fortifiée) avec cour, et comportait au moins une forge (sondage VII).             Quatre sondages ouverts dans la partie fortifiée, deux dans le fossé et l’avant-mur, et deux dans l’agglomération ouverte ne suffisent pas à résoudre le problème de l’étude de la maison rurale à la Môle au XIVe s. Néanmoins, certains points communs à ces structures et à celles du castrum de Rougiers, nous ont conduit à rédiger une synthèse publiée dans la revue Archéologie Médiévale[6]

             La chapelle de Sainte Madeleine. 

            Longue de 17,5 m pour une largeur de 7m, elle se composait à l’origine d’une abside à chevet plat et d’une nef à deux travées couverte par une voûte renforcée par des arcs doubleaux. Vers 1809, un mur fut élevé à hauteur de l’arc séparant les deux travées et un toit à double pente remplaça la voûte au-dessus de la première travée; un presbytère fut bâti contre le mur gouttereau sud. L’appareil d’origine est aisément reconnaissable, le matériau employé étant toujours le basalte. Les murs sont à double parement avec des moellons soigneusement taillés et des bossages aux angles extérieurs. L’abside comportait deux niches dont la plus récente était en serpentinite[7]. Une porte ouverte dans le mur sud donne dans la première travée. Ses piédroits portent les logements dans lesquels coulissait la barre de fermeture. Une seconde porte, ouverte tardivement dans le mur ouest reliait la chapelle avec l’extérieur; les moulures de ses piédroits ne sauraient appartenir qu’au XVe s. Elle est aujourd’hui murée et partiellement détruite. Une troisième porte donnait accés au cimetière qui jouxtait l’édifice au nord. Enfin, une baie à double ébrasement éclaire la première travée au sud.             La fouille de la chapelle réalisée en 1989 à la demande des Monuments Historiques, donc plusieurs années après la première série de sondages ouverts dans le village, a confirmé l’utilisation de la chapelle durant le Moyen Age et jusqu’au XXe s. 

            Cinq états ont pu être reconnus:             Etat 1: Dans la seconde moitié du XIIIe s. au plus tôt, un édifice fut construit sur la colline. Ses structures sont celles que l’on connaît aujourd’hui: mur absidal, murs sud et nord, tous fondés sur le rocher quelquefois surcreusé. Dans la première travée, le sol composé de dalles de micaschiste et de gneiss posées à même le rocher et scellées au mortier de chaux, s’appuyait contre les murs sud et nord. Dans l’abside, le pendage naturel du rocher obligea les constructeurs à remblayer sur une forte épaisseur avant de poser un dallage identique à celui de la première travée. Quelques traces de réparation étaient visibles: de la chaux remplaçant par endroit des dalles manquantes. Enfin, les murs reçurent un enduit à la chaux. La date de cette fondation se placerait entre l’installation de la famille de Fos à la Môle (1257), et le début de l’activité du castrum (vers 1358), avec de fortes présomptions pour que ce soit vers 1276-1280 (invention des restes de Ste Marie-Madeleine à St Maximin) et 1278 (Rossolin recevant alors de son grand-père les terres de la Môle, Bormes et Collobrières). Une date postérieure à 1280 semble des plus acceptables. L’édifice de ce premier état était-il une simple chapelle ou bien un logis seigneurial? La question est posée. 

            Etat 2:  Après cette première époque de fonctionnement, le monument traversa un assez long épisode d’abandon correspondant au second état, comme le démontrent les couches de dépôts argileux de l’abside. L’ensemble est alors fort délabré. Ce second état ne peut se situer qu’après 1280. Est-ce à dire que Sainte-Madeleine, pourtant bien située sur le chemin qui conduit de la Verne à Cogolin,  n’est plus fréquentée? C’est possible, d’autant plus qu’à la même époque, le regroupement de l’habitat dut se faire autour de la paroisse de Saint-Julien, dans la vallée de la Verne, en face du hameau des Guiols, et en limite des territoires de la Môle et de la Verne.             Etat 3:  Une phase d’intenses travaux caractérisés par la présence de nombreux éclats de taille, de tuiles, de briques, de charbons de bois et de cendres, succéda à l’abandon de l’état 2. On arracha les dalles de pierre de la première travée, combla l’abside sous un épais remblai qui reçut une tombe, et installa un muret, peut-être un chancel, à l’aplomb de l’arc triomphal. Le sol fut recouvert d’un dallage fait d’épais carreaux de terre cuite Les murs reçurent un nouvel enduit à la chaux. Ce fut alors que le cimetière attenant à la chapelle commença à être utilisé; on y accédait par la porte ouverte dans le mur nord. Le matériel trouvé dans les couches du remblai portant le sol de ce troisième état nous conduit à dater cette reconstruction de l’époque de fonctionnement du castrum de Sainte Madeleine, c’est-à-dire du milieu du XIVe s., moment où les seigneurs de Fos sont au faîte de leur puissance. Il est probable que la paroisse de Saint-Julien dut alors être délaissée au profit de la chapelle castrale élevée au siècle précédent par les seigneurs de Fos sur la hauteur de Sainte-Madeleine qui dominait le terroir agricole, l’axe de circulation la Verne-Cogolin et le confluent des rivières de la Môle et de la Verne. 

            Etat 4: A partir de la fin du XIVe s., Sainte-Madeleine perdit sa fonction de cure pour ne plus être qu’un pauvre prieuré rural. Vers le milieu du XVe s., elle était desservie par Louis de Candie, de Cogolin. Les Chartreux unirent ce prieuré à la Verne en 1499, mais des réparations s’avérèrent vite nécessaires. Enfin, en 1729, un incendie ravagea le prieuré qu’il fallut reconstruire entièrement. Ce fut le grand remaniement de l’état 4 au cours duquel les carreaux de l’état précédent furent arrachés et remplacés par un carrelage plus élégant fait de carreaux, de briques  et de navettes d’argile, tous éléments que l’on trouve à la Chartreuse de là Verne. Dans l’abside, le sol fut surélevé et le mur reçut une niche avec bénitier  en serpentinite moulurée. La tombe, en partie dégagée lors de ces remaniements fut comblée avec du tout-venant. Des banquettes de pierre furent édifiées contre les murs nord et sud de la première travée; elles condamnèrent la porte qui donnait accès au cimetière. Les murs furent à nouveau recouverts d’un enduit de chaux. Enfin, ce fut au cours de cet état que fut ouverte la porte tardive que l’on voit dans le mur ouest.             Etat 5: Dernière modification en date, celle du début du XIXe s., entre 1808 et 1817. Afin de posséder un bâtiment public, les habitants de la Môle se cotisèrent pour restaurer leur église dont le toit était à reprendre et à laquelle manquait une porte d’entrée. Ce fut au cours de ces années que durent être réalisés les ultimes aménagement de la chapelle: obturation de l’arc doubleau séparant les travées, ouverture d’une porte dans le mur ainsi créé, toiture à double pente pour remplacer la voûte de la première travée, la seconde travée étant laissée à l’abandon et faisant office de nartex. Le tout s’acheva par la construction du presbytère contre le mur sud. 

            Le village fouillé, dont la partie haute fortifiée représente l’essentiel de notre étude, correspond sans aucun doute au castrum médiéval de la Môle. La brièveté de l’occupation et l’abondance du matériel fournissent des indices chronologiques précieux. La découverte d’une série continue de poids en pierre nous amène à réfléchir à l’intérêt que revêtent un certain nombre d’objets que l’on a trop souvent tendance à négliger: galets, broyeurs, tuiles, briques, … L’absence de céramique à pâte grise et de sgraffito  (un tesson de chaque) qui s’oppose à l’abondance des majoliques archaïques confirme la date de fondation du castrum de Sainte Madeleine entre 1331 et 1358 que suggèrent les textes, avec une forte probabilité pour que cet événement se soit déroulé entre 1345 et 1358. En revanche, la date de l’abandon est plus délicate à fixer. L’unique pièce de monnaie trouvée sur le sol de la maison du sondage I situerait cet abandon au plus tôt entre 1362 et 1370, la date la plus basse étant bien entendu 1400, avant laquelle la Môle est déclarée inhabitée. La fin du troisième quart du XIVe s. correspondrait assez aux données livrées par le matériel mis au jour.             Nous ne savons rien de l’évolution de l’habitat antérieur au XIVe s. Les résultats obtenus sur une infime partie de la commune peuvent donc être remis en cause lors de l’élargissement des travaux à l’ensemble du terroir. La chapelle de Sainte-Madeleine est le seul monument de la Môle qui permet d’établir le lien entre la communauté villageoise et celle des Chartreux: passant de l’autorité des Fos à celle des moines de la Verne, elle revint aux habitants de la Môle avec la Révolution. Aujourd’hui, dernier témoin de cette longue histoire, elle a retrouvé un certain lustre grâce aux travaux de rénovation que les Monuments Historiques et la Municipalité y ont réalisé depuis 1990. 

Henri RIBOT  Responsable des fouilles de Ste Madeleine Centre Archéologique du Var. 


[1]  Nous pensons tout particulièrement à Rougiers dont les fouilles dirigées par G. Démians d’Archimbaud venaient alors de s’achever.

[2] Charte n° 18 du Cartulaire de Saint-Victor, Guérard 1857.

[3] E. Baratier – Enquête sur les droits et revenus de Charles Ier d’Anjou, 1252-1278, Paris 1969.

[4] Le lieu-dit « Saint-Julien », situé sur les terres de la Môle, en rive droite de la Verne et à peu de distance de Sainte-Madeleine,  mais en limite du domaine des Chartreux , pourrait être l’emplacement de la villa de la Môle des XIe-XIIIe s.

[5] pour  plus de détails, lire H. Ribot - La Môle du XIe au XVe s., notes sur l’évolution d’une communauté rurale des MauresBulletin des Amis du Vieux Toulon et de sa région, n°102, Toulon, 1980; avec deux planches et une bibliographie de 106 titres..

[6] Ribot Henri -  Les fouilles du castrum de Ste Madeleine à la Môle, Var, Archéologie Médiévale T.  XV, 1985, p. 103-156

[7] Le filon de serpentinite de la Môle (hameau des Guiols) fut exploité par les Chartreux à partir de 1648.

La Môle Sainte-Magdeleine (suite)

Le point des travaux en juin 2007 (Henri RIBOT)

 Avant l’histoire : Les difficultés dues à la physionomie générale du pays, à une abondante végétation et à la dispersion de l’habitat à toute époque, font que les recherches concernant les périodes préromaines restent lacunaires. Il en ressort toutefois pour La Môle que seules les hauteurs qui bordent au sud la large dépression de la vallée furent fréquentées au Néolithique récent, comme le montrent le découvertes fortuites d’outils en serpentine et en silex à Murène et à Sainte-Magdeleine. Mais ces traces fugaces peuvent difficilement traduire l’existence d’habitats que seul, de la fin du Néolithique jusqu’à l’âge du Bronze ancien, le plateau de Maravieille semble avoir connue.

Antiquité : Durant l’âge du Fer, la présence de points de mouillage établis par les Marseillais sur la côte semble dynamiser très tôt l’installation humaine à La Môle. Dès la fin du VIIe siècle jusqu’au Ve siècle avant J.-C., Maravieille, dominant la vallée de
La Môle, était le lieu d’une nouvelle et importante occupation ayant succédé à un probable abandon. Lui faisant face, un autre habitat perché fortifié, datable du VIe siècle au milieu IVe siècle avant J.-C., occupa le sommet du Montjean, hauteur séparant la baie de Cavalaire de La Môle. Citons, par ailleurs, les quelques indices de cette époque trouvés sur le petit plateau de Biscarre 

Au cours de l’époque romaine, après l’abandon des hauteurs au profit des coteaux, de la plaine et des côtes entourant le golfe de Grimaud – le Sinus Sambracitanus des textes antiques-, les habitats des Ier et IIe siècles de notre ère se développèrent non loin des ports d’Athenopolis, Caccabaria, A1conis et Pergantion. A La Môle, leurs vestiges ont été découverts à Saint-Marc-le-Vieux, aux Figarets, aux Guiols, au Moulin-Roux, à La Bastide Neuve, à Murène, au Château de Fonscolombe, et même près de Maravieille et de Sainte Magdeleine où ils étaient peut-être en relation avec l’exploitation du basalte. Au cours du bas Empire, la vieille forteresse de Maravieille, pourtant abandonnée, reçut, après 285, l’enfouissement d’un dépôt de 1745 monnaies contenues dans une cruche en bronze.

 

Moyen Age : Les Sarrasins, qui auraient occupé le massif des Maures entre la fin du IXe siècle et la fin du Xe siècle, n’ont laissé apparemment aucune trace de leur présence sur le territoire de La Môle, où seules les multiples conséquences de la reconquête qui s’ensuivit revêtent quelque importance pour l’histoire de la commune.

Ainsi, après 972, lors du partage des terres provençales, les vicomtes de Marseille reçurent la partie occidentale du diocèse de Toulon et l’ensemble des terres situées autour du golfe de Grimaud. Parmi celles-ci, nous trouvons La Môle, citée pour la première fois en 1008 dans la charte n°18 du cartulaire de l’abbaye bénédictine de Saint-Victor de Marseille. Par ce texte, l’évêque Pons 1er, l’un des membres de la famille vicomtale, cédait à ce monastère tous ses droits sur la villa ad Molam dont l’actuel lieu-dit Saint-Julien , situé en rive droite de la Verne, pourrait être l’emplacement initial. En 1014, les vicomtes, frères de Pons 1er, firent une donation identique. Dans les chartes suivantes,
La Môle apparut fréquemment comme une seigneurie dans laquelle l’abbaye de Saint-Victor possédait des droits. 

En 1218, la chartreuse de la Verne, fondée en 1174 en limite des diocèses de Toulon et de Fréjus, se vit reconnaître par les seigneurs de Signes, descendants des vicomtes, et coseigneurs de La Môle avec le comte de Provence, une part du territoire cédée par quatorze familles moloises. Plusieurs habitats, ou castra, de cette époque ont été repérées dans les limites de la seigneurie, l’un d’eux étant explicitement mentionné vers le milieu du XIIIe siècle comme étant le castrum de Mola.

Cette division de la seigneurie fut la cause de conflits à partir de 1257, lorsque la famille de Fos, qui possédait Bormes, reçut en outre la part de La Môle appartenant au comte, et qu’elle voulut faire jouer ses droits de haute justice sur la chartreuse de la Verne.

Dans la seconde moitié du XIIIe siècle, peut-être après 1280, un premier édifice – une chapelle ? -, fut construit sur la colline de Sainte-Magdeleine ; puis il traversa une assez longue période d’abandon correspondant selon toute vraisemblance à un regroupement de l’habitat autour de la paroisse de Saint-Julien, dans la vallée de
la Verne,

Vers le milieu du XIVe siècle, les Fos, soucieux de maîtriser les axes de circulation entre les diverses seigneuries voisines – Collobrières, Cogolin – édifièrent un puissant castrum sur la hauteur stratégique de Sainte-Magdeleine dont la chapelle avait remplacé Saint-Julien comme église paroissiale flanquée de son cimetière. Aujourd’hui encore, les vestiges de la partie haute fortifiée et de la partie basse ouverte de ce castrum sont toujours visibles de part et d’autre de l’église de Sainte-Magdeleine qui renforçait de sa puissante architecture la défense collective.

Les difficultés rencontrées par la Provence, et tout particulièrement le Freinet, au cours de la seconde moitié du XIVe siècle entraînèrent un abandon rapide du castrum – peut-être dès 1370 -. L’église de Sainte-Magdeleine perdit alors sa fonction de cure pour ne plus être qu’un prieuré rural desservi, vers le milieu du XVe siècle,  par un prêtre de Cogolin. Les chartreux de la Verne unirent enfin ce prieuré à leur monastère en 1499, mais des réparations s’y avérèrent très vite nécessaires.

 

Bibliographie :

 

BRUN (J.-P.) et alii, 1999 – Carte archéologique de
la Gaule – Le Var 83/2
. Académie des Inscriptions et belles lettres 1999. 

MAUREL (M.),
la Chartreuse de Notre Dame de
la Verne en Provenc
e, Marseille, 1974. 

COURTIN (J.), 1974 – Le Néolithique de
la Provence
, Paris, 1974. 

ESTIOT (S.), 1983 – « Le trésor de Maravielle (Var) », Trésors monétaires, V, 1983, p. 9-15. 

FONSCOLOMBE (Baron de), 1890-91 – « Découverte d’une meule à grains à
la Mole, quartier de Maravieille et renseignements sur un oppidum », Bulletin de
la Société d’Etudes scientifiques et archéologiques de Draguignan
, Tome XVIII, 1890-91. 
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Six-Fours les Plages, cahier n°11 du Patrimoine de l’Ouest varois

Lundi 16 juillet 2007

 Le onzième n° des   Cahiers du Patrimoine ouest varois vient de voir le jour. Voici, en avant-première, le texte qui se trouvera en quatrième de couverture :

C’est du haut de la colline du fort, siège autrefois de l’agglomération médiévale de Six-Fours, que l’on domine le plus nettement le large couloir fertile de la plaine, aujourd’hui totalement urbanisée, où l’on dénombrait déjà, au début du XVIIIe siècle, une cinquantaine de hameaux. Le regard portant au large, toute incursion pouvait être facilement prévue et déjouée. Le cap Sicié, quant à lui, séduisit probablement les premiers Phocéens à la recherche d’un abri côtier suffisamment sûr  pour y établir le comptoir massaliote de Taurœis à l’emplacement actuel du petit port du Brusc.  Aujourd’hui, les problèmes posés par la croissance rapide de la commune de près de 40 000 habitants qu’est devenue Six-Fours, s’inscrivent donc dans la logique des dynamiques de l’agglomération toulonnaise. Les réponses offertes le sont à l’échelle du bassin de vie que constitue pour ses habitants l’aire toulonnaise dont les Six-Fournais se sentent, bien sûr au delà du respect de leur identité, partie prenante. La commune prépare ainsi l’avenir et apparaît donc, en ce début de XXIe siècle, comme particulièrement active, dynamique, recherchée pour sa qualité de vie et prête à relever le défi imposé par une croissance démographique soutenue. Au travers des études portant sur la géographie humaine, la géologie, la flore, la faune, la préhistoire, la protohistoire, l’Antiquité, le Moyen Âge et l’époque moderne, l’ouvrage familiarise le lecteur avec l’émergence du territoire six-fournais et son évolution jusqu’à
la Révolution. Grâce aux témoignages contemporains, il est loisible de mieux connaître les changements fondamentaux  au cours de la période la plus récente. Deux temps forts sont ainsi mis en évidence : la construction des défenses militaires (le fort de Six-Fours) et
la Seconde Guerre mondiale,  auxquelles nous avons donné une place conséquente. 

Six-Fours les Plages (Var) Cahier du patrimoine ouest-varois n°11 (suite)

Lundi 16 juillet 2007

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Prologue   du n° 11 :

Après trois années de gestation, voici la dernière livraison de nos cahiers. Pour ce onzième numéro, nous avons choisi de porter nos regards sur la commune de Six-Fours-les-Plages. Avec Ollioules et Sanary, nos cahiers précédents qu’elle complète harmonieusement, Six-Fours permet d’aborder sur le fond l’histoire de cette partie de l’Ouest varois dont la suite d’événements forme une trame serrée et complexe. C’est pourquoi les pages de ce livre sont ponctuées de dates et de faits dont quelques-uns sont choisis pour marquer les charnières entre les périodes retenues. Nous avons porté notre attention sur les structures politiques, sociales, économiques et démographiques, en faisant précéder nos observations par des études géologiques, botaniques et zoologiques..  L’existence quotidienne, passée ou actuelle, n’est pas oubliée, non plus que les croyances, les pratiques religieuses, les opinions, et la création artistique.  Ce livre ne prétend pas à l’exhaustivité, mais tel qu’il est, il offre à ses lecteurs, une approche raisonnée de l’Histoire de Six-Fours, et, au-delà, de celle de l’Ouest varois dont elle ne peut être séparée.   Cette histoire rejoint l’actualité par des souvenirs de personnalités, de familles six-fournaises, de récits, quelquefois écrits, d’événements qui se situent entre le Second Empire – le témoignage de George SAND, par exemple - et aujourd’hui. Chaque partie de l’ouvrage a été confiée à un spécialiste, parfois même à plusieurs, qui ont conjugué leurs travaux pour nous en livrer la synthèse assortie des références bibliographiques les plus récentes, sans omettre les travaux des historiens qui, depuis des décennies, ont apporté leur pierre à l’édifice. Au travers des études portant sur la géographie humaine, la géologie, la flore, la faune, la préhistoire, l’Antiquité, le Moyen Âge et l’époque moderne, le lecteur se familiarise avec l’émergence du territoire six-fournais et son évolution jusqu’à
la Révolution ; nous pensons, entre autres, à l’existence de la ville grecque de Taurœïs, puis de Taurœntum, dont le nom et les traces sont restés inscrits dans le paysage, mais aussi à la séparation avec Toulon (1156) puis avec
La Seyne (1657). Grâce aux documents contemporains collationnés par nos soins, il est loisible de mieux connaître les changements fondamentaux traversés par Six-Fours au cours de la période contemporaine. Deux temps forts sont ainsi mis en évidence : la construction des défenses militaires (le fort de Six-Fours), et
la Seconde Guerre mondiale, auxquelles nous avons donné une place conséquente. 
Les auteurs de ce livre ont travaillé afin que soit plus clairement perceptible l’évolution de ce terroir depuis la nuit des temps jusqu’à nos jours. 
 Nous tenons à remercier ceux qui ont apporté leur aide, leur soutien, leurs témoignages à ce cahier, et tout particulièrement Mmes Charlotte BIASETTI, Germaine Blanc, Noélie BONNET, Françoise BRIEN-POITEVIN†, Marie-Louise DELAUD, Delphine GUARINO, Lise LIMON ; ainsi que MM. Paul BAYLET, Pierre BLANCHARD, l’abbé Raymond BOYER,  Jacques CHABERT, André CREUZOL, Michel CRUCIANI, Pierre DELAUD, Emile DODERO,  Harold E. GREEN (USA), Gilles GREVIN, le père HUBERT de BONHOMME, Maurice JEAN, Jacques MARTINA-FIESCHI, Jacques NEGRE, Joseph ONESTY (USA), Philippe ORSINI, Yves REPETTO, Alain RIVA, Jean- Pierre ROBERT, John L. ROBINSON (USA). Notre gratitude va également à l’Académie du Var, aux Amis de
la Collégiale de Six-Fours, à ceux du Vieux Brignoles, et du Vieux Toulon, au Centre Archéologique du Var, au Foyer des Jeunes et d’Education Permanente «Pierre Singal» de Sanary, au Jason Archéo Sub (JAS), à l’Office de Tourisme de Six-Fours, ainsi qu’à
la Société des Sciences Naturelles et d’Archéologie de Toulon et du Var. 
Nous n’avons garde d’oublier pour leur collaboration les Archives départementales des Bouches-du-Rhône, et du Var, ainsi que les Archives municipales de Six-Fours, le Département des recherches archéologiques subaquatiques et sous-marines (DRASSM), le Laboratoire d’Anthropologie de Draguignan, et le Muséum d’Histoire Naturelle de Toulon Enfin, un dernier remerciement – et non des moindres – à
la Municipalité de Six-Fours qui, avec monsieur le maire Jean-Sébastien V
IALATTE, monsieur Antonin BODINO, et madame  Dany CAYOL, nous a permis de travailler dans de bonnes conditions, et cela depuis des années. 
L’équipe de rédaction